À l’occasion des 90 ans de l’AS Saint-Etienne, le site Peuple-vert vous propose le portrait des 50 meilleurs joueurs de l’ASSE parmi les 775 qui, depuis 1933, ont un jour porté le maillot Vert. De la place 50 à 21, les joueurs classés seront présentés par ordre alphabétique. LOÏC PERRIN (471 matches, 30 buts de 2003 à 2020)

UN DÉBUT DE CARRIÈRE PROMETTEUR

Né à Saint-Etienne, le 7 août 1985, Loïc Perrin a accompli toute sa carrière à l’ASSE qu’il a intégré à l’âge de 12 ans. Il n’était peut-être pas le plus doué de sa génération, mais il a réussi à passer le cap du professionnalisme à force de travail et de ténacité. Alors que tant d’autres, certains promis à un bel avenir, sont restés à quai.

Il débute le 15 août 2003, quelques jours à peine après son 18e anniversaire à Geoffroy-Guichard, contre Lorient (2-1) en remplacement de Stéphane Hernandez. Lancé dans le grand bain par Frédéric Antonetti, il participe à dix rencontres cette saison 2003-04. Celle-ci s’achève avec la montée en L1 et le titre de champion de France de D2 qui apportera donc une première ligne à son palmarès.

La saison suivante en L1, Elie Baup, qui a remplacé Antonetti fait appel à lui à dix-huit reprises dans un rôle de milieu de terrain. Un poste où il semble s’installer. Ses performances lui permettent de signer son premier contrat professionnel avec son club formateur en décembre 2004. Dans la foulée, il intègre l’équipe de France espoirs avec laquelle il gagne le tournoi de Toulon en juin 2005 même s’il n’est pas aligné pour la finale contre le Portugal (4-1) ayant reçu un carton rouge en demi contre l’Angleterre (0-0).

Dès 2005-06, il devient un titulaire indiscutable avec 30 matches joués dont 21titularisations. Il en profite pour inscrire ses deux premiers buts en professionnel, le premier contre Le Mans face à Geoffroy-Guichard, le 1er octobre 2005.

 

PERRIN, DES BLESSURES ET UN TROPHÉE POUR L’HISTOIRE

Malheureusement, cette montée en puissance coïncide avec le début des ennuis physiques de Loïc Perrin. Il est sérieusement blessé contre l’OM par Renato Civelli le 11 mars 2006 (grave entorse du genou). A peine de retour l’été suivant, il est victime d’une rupture des ligaments croisés du genou pendant un match de préparation.

Pendant les six premières années de carrière, il subira treize blessures qui le tiendront éloignés des terrains de nombreux mois, dont une nouvelle fois les croisés en 2011.

Ce qui ne l’empêche pas d’être nommé capitaine des Verts par Laurent Roussey en 2007 qui aurait bien voulu le reconvertir en tant qu’arrière droit. C’est avec lui qu’il découvre la Ligue Europa même s’il est régulièrement handicapé par des soucis musculaires (ischio-jambiers, adducteurs, cuisse).

C’est sous Christophe Galtier qui entame sa carrière d’entraîneur à l’ASSE que celle de Loïc Perrin va prendre une tout autre dimension. Et pourtant, leur collaboration a failli se terminer prématurément. En effet, à la fin de la saison 2010, après un exercice décevant qui a vu les Verts lutter pour le maintien en L1, Monaco fait le forcing pour attirer le Stéphanois sur le Rocher. Il poursuit finalement l’aventure dans le Forez. Bien lui en a pris, car Monaco est descendu en L2 en 2011 !

Après sa nouvelle blessure sur les croisés le 31 août 2011 en coupe de la ligue contre Bordeaux, Galtier l’installe définitivement en défense centrale, un poste moins intense physiquement. Il y fait merveille, pouvant mettre en avant sons sens du placement, de l’anticipation et son très bon jeu de tête. Il peut enfin enchaîner les performances qui lui permettent de brandir la coupe de la ligue le 20 avril 2013 contre Rennes au Stade de France (1-0). Le premier trophée de l’ASSE depuis 32 ans et de participer à son 200e match de L1 le 24 novembre 2013 à Nice (1-0).

 

UN DES MEILLEURS DÉFENSEURS CENTRAUX D’EUROPE

Il frappe aux portes de l’équipe de France sans avoir jamais eu l’honneur de porter le maillot bleu. Il est réserviste pour la coupe du monde 2014. Il est même dans le groupe pour deux rassemblements en 2014-2015 sans jamais entrer en jeu.

Il aurait pu honorer sa première sélection contre l’Angleterre à Wembley, quelques jours après les attentats de Paris, mais Didier Deschamps en a décidé autrement.

Pendant ces deux saisons, ses statistiques sont monstrueuses. Il est le meilleur défenseur d’Europe en ce qui concerne les duels gagnés, les dégagements de la tête et des buts de la tête. Le numéro 24 (42 à l’envers) s’épanouit dans cette équipe dirigée par Galtier.

Ses prestations en coupe d’Europe attisent à nouveau les convoitises. En particulier celles d’Arsenal en 2015 qui a été tenté de le faire signer. Finalement, le transfert n’aura pas lieu et Loïc Perrin continuera d’éblouir Geoffroy-Guichard avec son sommet en 2017 face à Manchester United de José Mourihno, futur vainqueur de la ligue Europa cette année-là.

Son match le plus marquant reste probablement celui contre le FC Metz le 12 mars 2017. Il réussit un sauvetage miraculeux à la 90e +2 alors que les Verts sont menés 2-1. Dans la foulée, il égalise de la tête à la 90e +4 et offre un nul inespéré à sa formation (2-2).

Le départ de Galtier coïncide avec une fin de carrière un peu moins flambloyante. Elle se termine sur une finale de coupe de France en Juillet 2020 avec une sortie gâchée par un carton rouge suite à une faute sur Mbappé.

Loïc Perrin, c’est 471 matches avec l’ASSE. Troisième de l’histoire derrière les légendes René Domingo et Robert Herbin. Il est le seul Stéphanois à avoir vu le numéro qu’il portait, retiré. Désormais, plus personne ne pourra revêtir à Saint-Etienne le mythique numéro 24.

Pour toutes ces raisons, l’enfant de Saint-Etienne mérite de figurer parmi les cinquante meilleurs joueurs de l’histoire du club.

 

By Albert Pilia